MICKAEL CHRISTENSEN
<< Et en creusant ainsi son âme, quand il vit quelle large place la nature y avait préparée aux passions, il ricana plus amèrement encore. Il remua au fond de son cœur toute sa haine, toute sa méchanceté ; et il reconnut, avec le froid coup d’œil d’un médecin qui examine un malade, que cette haine, que cette méchanceté n’étaient que de l’amour vicié. >>
PATRONYME : Christensen
PRENOMS : Mickaël, Cédric
ÂGE : 23 ans
ESPECE : Être Céleste
RACE : Démon
STATUT : Démon Supérieur
SITUATION : Etudiant en criminologie, Tueur en série
CORPS : 1m82, maigre
CHEVEUX : blonds, courts
YEUX : noirs
TATOUAGES : runes sur le cou et le torse
BIJOUX : aucun
TRANSFORMATION CELESTE : corps entièrement noir, brûlé, griffes, yeux rouges, ailes décharnées, dents acérées.
ETAT PHYSIQUE : cicatrices sur le dos, régénérescence.
ETAT PSYCHOLOGIQUE : Sadisme, érotomanie
Il était beau, beau comme un ange. Son visage était parfaitement symétrique, sa bouche pulpeuse, ses cheveux d'un blond pâle évanescent. Pas le moindre défaut sur sa peau parfaite, il avait des aires de jeunes premiers des tableaux de la renaissance. Il y avait, dans sa façon de parler, d'agir, un charme, une élégance, qui ne laissait personne indifférent et qui suscitait la confiance. Il était à l’aise. Quand il souriait, c'était un grand sourire, élégant, lumineux, presque timide, il tiquait de la joue droite comme s'il était gêné. Il était beau, si beau, qu'il en était laid.
Ses yeux étaient le premier indice. Ils étaient noirs, mais d'un noir mat. Ils ne trahissaient rien, aucune émotion, aucune profondeur, ils étaient aussi opaques qu'un couvercle, un mur entre le monde et son âme, entre la terre et le ciel. Une fois qu'on avait vu ses yeux, son charme ne laissaient plus la place qu'à un désagréable sentiment de malaise, le sentiment que quelque chose clochait, un petit quelque chose sur lequel on ne pouvait pas poser le doigts, une fêlure dans une vitre rendue invisible par les reflets du soleil.
Et à partir de là, tout sonnait faux. A partir de là, chaque mot qu'il prononçait, chaque sourire qu'il offrait dégageait une aura nauséabonde. L'instinct comprenait bien avant la raison : un mélange de fascination et d'horreur vous prenez aux tripes. L’instinct en premier susurrait à l’oreille fuis !, faisait s’accélérer le cœur, monter l’adrénaline, se dresser les cheveux sur la nuque, se serrer l’estomac. Puis intervenait la raison, l’habitude du confort, de la sécurité, la méfiance envers les préjugés, mais non, il est tout à fait normal. Mais l’instinct ne trompe pas. C'est à peine s'il ne donnait pas la nausée rien qu'à le regarder, l'enfant chéri de Lilith.
C’est que sous son masque se cachait le monstre, hideux, décharné, brûlé, car si le diable se montre sous les plus beaux atours, on eût dit un géant brisé et mal ressoudé.
Enfant déjà, il ne pleurait ni ne riait. Sa mère ne l’avait pas enfanté, elle l’avait crachée, pressée de s’en débarrasser. Son corps l’avait rejeté avec toute la violence dont il était capable. La volonté de l’esprit de la mort incarné, oui, que j’ai mis au monde pour couvrir la terre de ses victimes. Puissent toutes les malédictions de l’existence s’abattre sur lui ! Puissent ses souffrances Le mener toujours plus loin vers la désolation !
Il aimait déjà à jouer avec des couteaux, il courrait après les chats et s’amusait à les jeter contre le mur arrière de la maison, il attrapait les papillons et leur découpait les ailes, les pliait pour en faire des origamis et voir s’ils pouvaient encore voler. Il était curieux, curieux de voir comment fonctionnait le corps humain et la physique, au point qu’il ouvrit le bras du petit voisin, juste pour regarder les muscles et les os. Il brisa les ailes du faucon de son père. Et il était en colère. Toujours en colère. Contre son père, contre le monde, contre sa mère. Il mit le feu à son étage, puis au temple. Il étrangla la petite voisine car elle n’avait pas voulu jouer avec lui. Il fallut arracher ses petites mains d’enfant de sa gorge. Alors un jour, il fallut le rendre à sa Mère. L’enfer maternel lui ouvrit grand les bras. Puis quelque part en bas, le cri déchirant d’un enfant s’éleva des flammes infernales.
C’est qu’il n’y avait pas d’espoir pour cet enfant maudit. Pas de salut, pas de rédemption. Sa malfaisance était inscrite dans son sang. Pas de libre arbitre, pas de choix, pas d’évolution possible. Il était tout entier au monde et tout entier à sa haine, tout entier à sa nature de souffre, de rage et de désolation. Il n’y avait rien à faire pour cet enfant. Il était une abomination. Haine et désespoir pour seuls attributs, mais le désespoir ne venait-il pas de ce qu’il était condamné à la haine ? Malgré sa rage, sa soif de sang, de vengeance, d’humiliation, il reste qu’il se savait impuissant face à sa propre nature. Dernier degré de l’horreur ! ― L’amour me hait. Inutile de le haïr pourtant. Il n’avait aucune responsabilité, puisqu’il n’avait pas de choix. Le mal n’est le mal que s’il est choisi. Mickaël ne choisissait. Il faisait ce que sa nature lui imposait.
Il savait aimer pourtant. De cet amour corrosif et venimeux, possessif et jaloux, de cette violence que l’on réserve aux membres de sa famille, à ces êtres qui sont censés nous aimer envers et contre tout, Toi que j'appelais mon frère, comment peux-tu autant me haïr ? pour et malgré ce que l’on est, et à qui l’on est irrémédiablement liés par le sang. Il aimait son frère, car si ce n'était que l'enfer et rien de plus. Si c'était tout. Fini. Si les choses finissaient tout simplement. Personne d'autre [que lui] et moi. Si seulement nous avions pu faire quelque chose d'assez horrible pour que tout le monde eût déserté l'enfer pour nous y laisser seuls, [lui] et moi, de ces amours proches de l’inceste.
Le cerceau tombe qui a tant roulé. Abrah ! Abrah ! Abrah ! Le pied a failli ! Le bras a cassé ! Le sang a coulé ! Fouille, fouille, fouille, Dans la marmite de son ventre est un grand secret, Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ; On s’étonne, on s’étonne, on s’étonne, Et on vous regarde, On cherche aussi, nous autres, le grand secret.